Edito


Interview avec Vincent Euzenat

« L’humain doit être replacé au cœur de l’entreprise »

Vincent Euzenat, directeur du site Mondelez à Strasbourg, est administrateur de la Maison de l'Emploi de Strasbourg. Il co-pilote avec Sylvie Vigneron le pôle GPEC Industrie.

Pourquoi cet engagement ?

Les entreprises ont toutes une responsabilité sociétale. L’initiative de la Maison de l’emploi et du Club Génération Industrie me semble particulièrement utile pour les salariés, les entreprises et le bassin d’emploi du territoire de Strasbourg en général. J’ai choisi de co-piloter le programme RH, car c’est un secteur qui me tient particulièrement à cœur. L’humain doit être replacé au cœur de l’entreprise. Développer et partager les bonnes pratiques dans ce secteur, est un facteur d’épanouissement pour chacun (salariés et dirigeants) et de performance pour l’entreprise. Notre groupe développe ainsi des outils très précieux.

Avez-vous des exemples ?

Je pense notamment, à la rédaction d’une « Mission de fonctionnement ». C’est un document obligatoire, complexe et parfois contraignant pour les PME. Notre groupe va décrire le process de réalisation de cette fiche et citer des exemples concrets. Je pense aussi à d’autres problématiques, comme la gestion des carrières ou la pyramide des âges.

Comment sont constitués les groupes de travail ?

Chaque sujet est traité par 2 ou 3 personnes (dirigeants et/ou DRH) sur la base du bénévolat et du volontariat. Les participants se rencontrent hors de tout cadre formel. Chaque projet débouche, au bout de 2 mois environ, sur la rédaction d’un nouvel outil mis en ligne sur ce site et/ou la réalisation d'un ATELIER RH INDUSTRIE (par ex. sur les enjeux de la flexibilité chez Hager le 12 novembre 2015)

N’est-il pas paradoxal de choisir un média à vocation universelle pour partager une expérience locale ?

Je tiens beaucoup à cette visibilité sur internet. D’abord, parce que si une entreprise de Biarritz profite de nos acquis, ca ne me dérange pas. Ensuite, parce que l’existence de ce site nous engage. Cette « mise en vitrine » va faire vivre le groupe et aussi, lui insuffler de l’énergie. Je pense également qu’il est important de poser des passerelles. Nous avons tout à gagner à croiser nos références et nos réseaux.

Tous les savoir-faire sont-ils bons à divulguer ?

Sur le plan des ressources humaines, certainement. Des sujets comme la gestion des carrières ou la mobilité des personnes ne doivent pas être tabous. Toutes les pratiques qui favorisent l’épanouissement des personnes au sein de l’entreprise, sont bonnes à prendre, car elles favorisent la productivité de nos outils industriels et contribuent au final, à renforcer l’attractivité de notre bassin d’emploi.

Encouragez-vous les chefs d’entreprise à vous rejoindre ?

Je les y invite cordialement. Leur expérience nous sera utile et nous lancerons, avec et pour eux, de nouveaux ateliers-club. Dans notre cercle, la dimension « réseau » est également très présente, et le fait de se connaître et de se rencontrer physiquement est très utile. Nous partageons tous le même objectif : pérenniser et développer notre activité industrielle. Dans un espace comme Génération Industrie, on n’attend pas tout des pouvoirs publics, mais on se prend en main en développant des moyens à notre échelle. C’est à mon sens indispensable, et c’est notre responsabilité de chef d’entreprise.

Propos recueillis par Michel Rietsch